Quel est le rapport affectif des rennais aux cimetières ?

I. Perception générale des rennais

Les rennais considèrent leurs cimetières comme des lieux de recueillement. En effet, parmi les 50 personnes interrogées, la grande majorité (94%) nous a partagé ce point de vue. Parmi ces personnes, 20 % pensent également que ces lieux peuvent être des zones de passage pour éviter un détour, comme au cimetière de l’Est. Ils sont par ailleurs minoritaires à le considérer aussi comme un lieu de promenade (9/50) et de détente (5/50).

Les femmes sont plus nombreuses à considérer le cimetière comme un lieu de recueillement (57.4% contre 42.6% pour les hommes) mais elles sont également plus nombreuses, et de  façon majoritaire, à le considérer comme un lieu de promenade (77.8%), de détente (80%) et de passage (60%). A première vue on peut donc dire que les hommes semblent plus sensibilisés par le symbole du cimetière que les femmes.

Lorsqu’ils sont directement questionnés sur leur rapport affectif au cimetière, les rennais n’ont pas de rejet par rapport à ce lieu. Ils sont partagés entre indifférence et rapport affectif. Seul 18% des personnes considèrent que cet endroit est un non-lieu.

 

II. Rapport avec le cimetière

 

La perception générale par rapport à ces lieux a été principalement décrite selon deux classes d’adjectifs. Les adjectifs positifs tels que « calme », « paisible », « reposant » sont ceux qui ont été comptabilisés le plus souvent (44% des cas) et les adjectifs négatifs comme « morbide », « triste », « glauque » ont quant à eux été utilisés par 11 personnes (soit 22% des enquêtés).

Lorsqu’on s’intéresse aux effets néfastes des cimetières, la moitié des enquêtés considère qu’il n’y en a aucun. Le quart de l’échantillon est mal à l’aise avec ce lieu car il incarne le rapport avec la mort. De plus, le fait que ce soit des lieux au paysage ouvert favorise aussi le manque d’intimité du lieu. Enfin, la gêne et la pollution visuelle sont des impacts négatifs marginaux. 

 

III. Effets néfastes d'un cimetière

Les effets néfastes sont à mettre en lien avec l’âge des personnes interrogées. La pollution visuelle est un effet néfaste des cimetières en majorité pour les 20-24 ans. Le manque d’intimité des cimetières est déploré par la plupart des personnes interrogées mais surtout par les 25-39 ans (37,5%). Le cimetière produit un effet de gêne essentiellement pour les 20-24 ans et les 55-64 ans. Enfin, les 65 ans ou plus ne voient aucun effet néfaste produit par les cimetières pour 91,7% d'entre eux.

Par ailleurs, l’enquête fait ressortir que parmi les attraits du cimetière, la mémoire est essentielle. Vient ensuite le silence qui est un des points les plus attrayants du lieu et surtout pour les 65 ans ou plus (25%), les 25-39 ans et les 40-54 ans (chacun avec 21,4%). La détente que permet le cimetière est également appréciée par les enquêtés (42,9% de 65 ans ou plus, 28,6% de 40-54 ans, 14,3% de 20-24 ans et 55-64 ans).

 

IV. Quelle est l'influence de l'âge?

L’hypothèse anticipant une corrélation entre l’âge des interrogés et les adjectifs utilisés a été vérifiée. Plus les individus sont jeunes et plus les adjectifs pour décrire les cimetières sont négatifs. La classe d’âge la plus jeune (15 à 19 ans) est particulièrement illustrative puisque les personnes interrogées ont toutes associé des adjectifs négatifs à ce lieu. A l’inverse, la moitié des personnes ayant décrit ces lieux avec des adjectifs positifs ont plus de 40 ans.

Enfin, le rapport d’affection avec ce lieu correspond également aux histoires personnelles des individus. En effet, 75% des personnes veuves ont décrit ce lieu avec des adjectifs négatifs. Le lien entre perte d’un proche et rapport affectif du lieu est particulièrement significatif.