
Conclusion
Ce travail a eu pour but d'observer via des enquêtes auprès d'habitants des quartiers de Rennes comprenant des cimetières soit les cimetières du Nord et de l'Est, si il existait un rapport affectif à ces cimetières. Comme la problématique le laisse penser, une appropriation de l'espace par les résidents du quartier induit, pour nous, un rapport affectif à celui-ci. En effet, s'approprier un espace semble entraîner un lien et une considération pour celui-ci.
Le cimetière a une symbolique forte dans l'esprit de tous. Cette enquête permet de mettre en avant qu'une dichotomie des positions existent quant aux cimetières :
- soit les personnes enquêtées sont indifférentes aux cimetières ;
- soit les personnes enquêtées ont un rapport important aux cimetières le plus souvent affectueux mais parfois aussi répulsif.
Les personnes se déclarant indifférentes aux cimetières sont aussi des personnes qui n'ont pas de proche enterré dans un cimetière de Rennes ou encore qui n'habitent que depuis peu dans le quartier.
On peut ainsi noter que l'indifférence concernant le lieu est corrélée au fait que ces personnes n'ont pas de proches enterrés et n'ont pas conscience de ce que l'on peut trouver dans un cimetière (lieu de promenade, lieu de calme, lieu de rencontre, etc.)
Les personnes ayant un rapport affectueux aux cimetières sont des personnes qui le fréquentent plus ou moins régulièrement. La plupart de ces personnes y ont un proche enterré néanmoins ce n'est pas le cas pour tous.
De ces deux constats, nous pouvons déjà conclure sur le fait que le rapport au cimetière se fait en fonction de la présence de proches reposant dans ce cimetière.
On a un gradient du fait que plus on se rend dans un cimetière plus on considère le cimetière comme un espace social avec des attraits autres que le recueillement et la mémoire.
Notre hypothèse de départ consistait à dire qu'un lieu était apprécié en fonction de sa beauté et des attraits que l'on pouvait y trouver (commerces et services, espaces verts...). Finalement, ce lieu est preuve que le rapport affectif à un espace ne peut se réduire à cette définition. Le rapport affectif au cimetière est particulier. En effet, au delà de la beauté du lieu, le lien avec l'espace se crée par rapport à la relation que l'on a pu avoir avec le disparu.
Le cimetière considéré par beaucoup, dont notre groupe avant étude, comme un non-lieu est finalement un espace empli de préjugés et de sentiments qui font du cimetière un espace difficilement lisible. L'appropriation de ce lieu semble difficile dans l'état actuel des choses, les aménagements sont faits par la munipalité, les espaces sont délimités, etc.
Les personnes fréquentant le cimetière s'approprient l'espace des tombes en les fleurissant, les entretenant, les nettoyant, etc. mais se limitent à un espace clos. L'appropriation d'un espace permet de le faire vivre. Comment rendre l'appropriation de cet espace plus facile ? Comment aménager un espace qui tout en restant intime et personnel doit correspondre aux attentes de tous ?